« L’escargot construit la délicate
architecture de sa coquille en ajoutant l’une après l’autre des spires
toujours plus larges, puis il cesse brusquement et commence des
enroulements cette fois décroissants. C’est qu’une seule spire encore
plus large donnerait à la coquille une dimension seize fois plus grande.
Au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, elle le surchargerait.
Dès lors, toute augmentation de sa productivité servirait seulement à
pallier les difficultés créées par cet agrandissement de la coquille
au-delà des limites fixées par sa finalité. Passé le point limite
d’élargissement des spires, les problèmes de la surcroissance se
multiplient en progression géométrique, tandis que la capacité
biologique de l’escargot ne peut, au mieux, que suivre une progression
arithmétique ».
Ivan Illich, Le genre vernaculaire,
in Œuvres complètes, tome 2, p. 292
cité par La Sagesse de l'Escargot