dimanche 13 octobre 2013

CONSULTATION


    • Le ministère de l'Éducation nationale a remis à chaque enseignant un questionnaire qui servira de base de consultation pour le projet de nouveaux programmes (actuellement les programmes en vigueur sont ceux de 2008). J'ai répondu seulement aux questions 1 et 4 (réponses ci-dessous).


      Pour alimenter une réflexion
      Voir le texte de Michel Delord >>>


      (Ecoles Maternelles à Cours Supérieur)

      (Cours Préparatoire à Cours Supérieur 1 et 2)



      (Cours Préparatoire à Cours Moyen)

      cités par Spinoza 1670 sur son blog dessin au primaire 

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      QUESTIONNAIRE


        • Question 1 : Les programmes de l’école sont en application depuis la rentrée de l’année scolaire 2008-2009. Après cinq ans de mise en œuvre, quels sont selon vous les principales qualités et les principaux défauts de ces programmes ?
      (vous pourrez évoquer leurs finalités, leur faisabilité, les conceptions didactiques et pédagogiques qui les sous-tendent, l’articulation avec les compétences du socle commun, la continuité école-collège, les découpages par domaine d’enseignement, par cycle et les repères annuels).

      Principales qualités
      Principaux défauts
      Les programmes 2002 affichaient une ambition de façade mais étaient en réalité très flous. Les programmes 2008 sont un pas vers plus de réalisme et d'efficacité. À la différence des programmes de 2002, les différents niveaux (CP/CE1/CE2/CM1/CM2) sont de nouveau balisés.
      Malgré le balisage par niveau, le découpage par cycles est conservé, entraînant (il en est ainsi depuis 1989) la déresponsabilisation des enseignants ainsi qu'une mauvaise et tardive prise en compte des difficultés individuelles des élèves.
      Les programmes 2008 autorisent l'apprentissage syllabique de la lecture.
      Aucune liaison sérieuse entre GS et CP, ni CM2/6è
      Ils réduisent les démarches fantaisistes imposées par les pg 2002 (ex. L'observation réfléchie de la langue), ils sont plus concis, plus précis et davantage centrés sur les enseignements fondamentaux.
      Pas d'apprentissage des 4 opérations dès le CP. Beaucoup trop d'enseignements transversaux sans attendre que les bases soient installées. Trop de concessions à la pédagogie constructiviste.

      Diminution drastique de l'horaire d'enseignement

      Le principe pourtant très controversé du socle commun de connaissances et du découpage par compétences est toujours là et ne donne pas lieu à débat.

      Toujours la même marotte constructiviste de l’«approche » des notions, aux dépens de leur étude explicite.


      Au lieu d'un démarrage systématique de l'écriture-lecture, la maternelle française travaille quasi exclusivement la lecture idéo-visuelle (lecture d'étiquettes, etc).

      En maternelle, trois « activités » sont hélas abordées de manière indépendante : le travail sur les sons, l'acquisition du principe alphabétique et les gestes de l'écriture.

      La continuité GS-CP (idem pour CM2/6è) est laissée à l'appréciation du projet d'école, L'apprentissage de l'écriture-lecture, proposé de façon structurée, progressive et systématique de la GS au CP, pourrait au contraire en partie réduire les inégalités individuelles liées au milieu culturel.






       
        • Question 2 : Quelles sont les parties des programmes dont l’application vous a semblé difficile, pourquoi ? (précisez le cycle et le domaine d’enseignement considéré)
      Cycle
      Domaine
      Partie du programme
      Raisons








































      • Question 3 : Quels sont les éléments que vous souhaiteriez voir conservés ? (précisez le cycle et le domaine d’enseignement considéré)


      Cycle
      Domaine
      Raisons





































        Question 4 : Quelles sont vos suggestions pour les prochains programmes ?

    Je suis hélas fort pessimiste quant à la possibilité de refonder l'école, tant les résistances sont grandes. En France, l'École reste un enjeu politique et une source majeure de crispations. Cependant, puisqu'on me demande mon avis, je le donne. Les réponses apportées au présent questionnaire n'engagent que moi-même.

    • ces prochains programmes devraient être élaborés en concertation avec des professionnels et non par une commission composée exclusivement de prétendus experts

    • Il faudrait prioritairement consulter des associations telles que le GRIP, LIRE-ÉCRIRE, LA 3è VOIE, TRANSMAÎTRE, ... qui, malgré leurs moyens modestes, représentent de véritables forces de proposition pour l'école publique

    • Les programmes devraient réaffirmer clairement la mission première de l'école qui est d'instruire

    • ils devraient fixer des objectifs à la fois ambitieux et réalistes, par niveau de classe (annuels) et non plus par cycle.

    • Ces objectifs devraient se référer à une maîtrise de connaissances et non à une liste de compétences. Le sens de l'observation, le sens pratique et l'habileté manuelle devrait être remis à l'honneur.

    • Afin de responsabiliser les enseignants, les nouveaux programmes devraient être liés à un contrôle des connaissances régulier et indépendant de l'Éducation nationale

    • Les programmes devraient être mis en place progressivement, en commençant par la GS/CP pour l'année 1, puis le cours élémentaire pour l'année 2, etc. Il faudrait aussi accepter l'idée d'attendre 15 ou 20 ans avant d'en récolter les fruits. Ce qui supposerait une politique à long terme se plaçant au-delà des clivages partisans.

    • Enfin, pour ce qui est des contenus et des progressions, nous ne manquons pas d'exemples à suivre. Il suffit de se tourner vers les écoles où nos élites envoient leurs enfants...

    • Si les programmes existent, il faut encore mettre en place les conditions de leur application : des enseignants bien formés (dans les IUFM ou futurs ESPE, la didactique occupe tout le temps de formation, au détriment des indispensables enseignements disciplinaires) et des manuels de qualité (qui paradoxalement existent aujourd'hui surtout dans l'édition parascolaire).

    • Pour bien apprendre, il faut du temps disponible consacré à l'étude. Il faut donc repasser à 180 jours de classe par an (actuellement 140). La proposition de travailler 4 jours ½ va dans le bon sens. En revanche on peut difficilement en dire autant du projet de modification des rythmes reportant chaque jour une partie du temps sur des collectivités locales qui n'ont pas vocation à enseigner... On aurait pu envisager de passer à 5 jours pleins où, grâce aux associations, le mercredi après-midi serait consacré aux activités artistiques ou sportives. Ainsi serait libéré, sur les neuf autres ½ journées, du temps de classe pour l'enseignement des fondamentaux, les révisions, … Le nombre d'heures où les enseignants ne sont pas devant leur classe pourrait utilement être réduit (conseils divers, animations, etc).



    JP Picandet, instituteur

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    Rapport de synthèse nationale (décembre 2013) >>>